Secrets du Centre Pompidou

Le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou – communément appelé le Centre Pompidou, ou plus familièrement « Beaubourg » fête ses 45 ans aujourd'hui!

En effet, son inauguration a eu lieu le 31 janvier 1977 en grande pompe.

L'occasion de vous raconter un peu de l'histoire de ce mastodonte coloré et vous livrer quelques uns de ses secrets.

Création et inauguration du Centre Pompidou

Georges Pompidou, élu en 1969 et passionné d’art moderne et contemporain, veut faire construire un immense centre culturel où les arts plastiques voisineraient avec les livres, le dessin, la musique, le spectacle vivant, les activités pour les jeunes publics, ainsi que le cinéma.

L’appel à projets est remporté en 1971 par les architectes Renzo Piano, italien, et Richard Rogers, britannique et choisit parmi 681 projets proposés par des architectes du monde entier.

À la mort de Georges Pompidou, en 1974, des voix se font entendre pour modifier le projet. Mais Jacques Chirac, alors Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, fait pression pour que le musée soit créé exactement comme le souhaitait Georges Pompidou.

Le 31 janvier 1977, après 6 années de travaux, le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou est officiellement inauguré. Parmi les 5000 invités triés sur le volet qui ont pu assister aux festivités, il y avait la princesse Grace de Monaco, la reine Fabiola de Belgique, ou le poète Léopold Sédar Senghor.

« Je voudrais passionnément que Paris possède un centre culturel comme on a cherché à en créer aux États-Unis avec un succès jusqu'ici inégal qui soit à la fois un musée et un centre de création où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle, etc. Le musée ne peut être que d'art moderne, puisque nous avons le Louvre. La création serait évidemment moderne et évoluerait sans cesse. La bibliothèque attirerait des milliers de lecteurs qui du même coup seraient mis en contact avec les arts. » (Georges Pompidou, entretien paru dans Le Monde, 17 octobre 1972)

L’architecture suscite une vive polémique

Dès les travaux, le centre Pompidou fût vivement critiqué de part son architecture originale, qui selon certains, dénaturait complètement le centre de Paris.

Ainsi, "Beaubourg" hérita des surnoms "Notre-Dame de la Tuyauterie", "pompidolium", "hangar à art", "usine à gaz", "raffinerie de pétrole", "fourre-tout culturel", René Barjavel déclara la veille de l'ouverture : « Il a fallu beaucoup de génie pour rendre laide avec autant de complications, une chose aussi simple qu'un hangar. », « Dieu que c'est laid... »

Finalement, le succès du public fût tel que les avis furent de plus en plus élogieux, aujourd'hui "Beaubourg" faisant partie intégrante de l'architecture de la ville.

Chaque couleur des tuyaux a une signification

"Beaubourg" est reconnaissable entre tous par son architecture unique et décalée composée de tuyaux multicolores hors des murs et ses "chenilles" d'escaliers. D'ordinaire cachés au public ses fameux tuyaux colorés correspondent tous à une fonction : le bleu pour la climatisation, le blanc pour le refroidissement, le jaune pour les gaines électriques, le rouge pour les ascenseurs et escaliers, et enfin le vert pour le circuit d'eau.

Les placer hors du corps de bâtiment pour consacrer la totalité de l’intérieur à sa vocation de musée était le souhait bien précis des architectes. « C’est un bâtiment qui fait semblant, c’est une parodie de la technologie » a déclaré Renzo Piano.

Un hommage à Georges Pompidou

Vous l'avez sûrement remarqué, le restaurant du centre Pompidou s'appelle "Georges" ce n'est pas un hasard.

C'est en hommage à Georges Pompidou, l'ancien président de la République à qui l'on doit le projet du musée. En 1969, ce passionné d'art moderne décide de créer un centre culturel dédié à l'art contemporain du 20eme siècle, au cœur de Paris. Son choix se porta sur le plateau Beaubourg, un site insalubre qui sera rasé pour construire ce bâtiment futuriste aux conduits colorés. Malheureusement, Pompidou meurt d'un cancer en 1974 avant de voir son œuvre achevée, projet repris à l’époque par Valéry Giscard d'Estaing son successeur.

Au delà du Musée

Outre les quelques 113 675 œuvres d'art, qui font de Beaubourg l'un des deux musées d'art moderne les plus fournis du monde, il possède aussi une Bibliothèque Publique d’Information, où l'on peut apprendre gratuitement environ 250 langues ou dialectes gratuitement. Il y a aussi des salles de ciné, des espaces pour les conférences, une grande salle de spectacle, des espaces pédagogiques pour le jeune public, une librairie et une cafétéria. De quoi y passer toute la journée, et d'attirer tous les publics.

Centre Pompidou en 1982

Les éditions Pompidou

Les éditions du centre Pompidou, créées en 1977, éditent et commercialisent des ouvrages (catalogues d'exposition, beaux-livres , albums, livres jeunesse, cahiers d’activités pour enfants, essais etc) et des collections de produits dérivés (papeterie, carterie, accessoires, etc.).

Le catalogue compte plus de 300 titres, les éditions lancent une cinquantaine de titres par an. Les ventes sont réalisées en librairies, dans la boutique du Musée, sur la boutique en ligne du centre Pompidou notamment.

Quelques chiffres

- 15 000 tonnes d’ossature métallique

-Bâtiment de 166m de long et 60m de large

- 15 000 m2 consacrés aux collections permanentes

- 219 marches dans la chenille

-6 000 000 de visiteurs en 1977, l'année de l'ouverture

-L’exposition la plus visitée est celle de Dali (1979/1980) avec 840 662 entrées. D'ailleurs, il n'a pas pu rentrer au vernissage de son exposition, à cause d'une grève bloquant l'entrée.

-380 000 documents en libre accès à la Bibliothèque Publique d'information

-3 ans, durée de la fermeture prochaine pour grands travaux de restauration qui se tiendront de 2023 à 2027!

Centre Pompidou

Place Georges-Pompidou, 75004 Paris